Dans ce récent “Smoke Inside”, le quintette du saxophoniste ténor italien, vétéran de l’Italian Instabile Orchestra et du groupe Nexus, est augmenté du guitariste Nils Cline. Dès l’introduction, avec un son et un phrasé qui n’est pas sans rappeler celui de John Scofield. l’ami américain imprime à l’ensemble son jeu volubile et intense. Et, de fait, on pense souvent au David Liebman Quintet des années 70 (Terumasa Hino, John Scofield, Ron McClure et Adam Nussbaumj qui tirait si bien profìt du contraste entre langage jazz et vocabulaire blues, voire rock, entre ambiances acoustiques et décharges furieuses. Avec Ahimsa, longue suite aux multiples ambiances dans laquelle la virtuosité du saxophoniste s’exerce aussi sur baryton, c’est au Miles Davis du début des années 80 qu’il est fait référence : groove assez libre donc, et pulsation rythmique insistante. Tout comme dans Moods For Dewey, enregistré en hommage à Dewey Redman, où le solo de Cavallanti, plus lyrique que jamais, plonge dans la soul. On l’a compris, ce n’est pas l’originalité qui prévaut ici. mais plutót la fraicheur et. l’efficacité de la réinterprétation d’un état d’esprit qui connut ses heures de gioire et qu’on est heureux de voir ressuscité si joyeusement. Jubilatoire.
Thomas Compère-Morel